Cela fait un mois aujourd’hui que le tyran du Kremlin a déclenché sa guerre atroce contre l’Ukraine indépendante. Le bilan humain, matériel et culturel est déjà accablant : deux villes ont pratiquement été rasées (Kharkiv et Marioupol), coupables de ne pas avoir accueilli en héros leurs envahisseurs, et près d’une moitié du pays est la cible directe des tirs quotidiens de missiles, de roquettes et d’obus tirés depuis les terres, les airs et les mers (Noire et d’Azov)  par l’armée du boucher qui a déjà accroché deux villes martyr – Grozny et Alep – à ses épaulettes. L’incroyable résistance d’une population qui semblait douter de ses gouvernants est en train de changer en bourbier l’offensive éclair; en un mois les troupes russes ont eu, de l’aveu Komsomolskaïa Pravda (KP), journal russe officiel, près de 10.000 morts et trois fois plus de blessés – une hécatombe au regard des standards modernes – les Américains n’ont perdus que 2.500 morts en 20 ans d’intervention en Afghanistan et les Russes eux-même, en dix ans de guerre dans ce même pays, n’avaient essuyé « que » 15.000 pertes. La tyrannie paraissait imposer, dans la moitié du globe, la face glaçante de son efficacité économique et militaire : de Moscou à Pékin, les néos-empires semblaient condamner les pays démocratiques à d’interminables débats stériles; désormais une bonne partie de la terre rêve de voir l’immeuble ci-dessous détruit par un missile.

(Retransmission de la conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine, le 17 décembre 2020 à Moscou, sur la façade de l’Hotel Salyut,  17 décembre 2020. Photo Anton Novoderezhkin/Tass.ABC.Andia)