Dans un article intitulé « Proust au microscope », consacré aux publications accompagnant le centenaire du prix Goncourt de PROUST, Vincent JAURY écrit dans le TRANSFUGE de mai 2019:

« On pourra lire aussi le brillant « Proust contre Cocteau » de Claude ARNAUD, où il narre les rapports passionnés et assassins de ces deux écrivains cannibales. De leurs rencontres en 1910 où COCTEAU, vingt ans, est fêté dans tout Paris alors que PROUST, plus âgé, finit la première mouture de la Recherche, inconnu du milieu des lettres. Rapports passionnés entre deux hommes dont la proximité est évidente : même curiosité insatiable, même désir effréné de plaire, même besoin de dominer l’autre, même courtoisie, même rapport maladif à la jalousie. Littérairement, des différences essentielles cependant : COCTEAU esquisse des silhouettes, chez lui les images défilent vite ; PROUST creuse le même sillon, se concentre longtemps devant une image qui lui paraît, s’analyse de près, et construit une roman cathédrale dans la lignée du roman du XIXe siècle. COCTEAU et PROUST ont des conceptions très différentes du roman, ce qui participa de leur éloignement. Et surtout, selon Claude ARNAUD, PROUST qui admira COCTEAU jusqu’à le pasticher, changea d’attitude à partir du moment où il fut édité. Là, PROUST devint injuste envers COCTEAU, l’accusant d’être frivole. Une fois reconnu par ses pairs, PROUST devint monstre, sans empathie et sûr de lui-même. »