On n’a pas vu film si sensible, si juste, si délicat, si mûr et si poignant depuis longtemps que GIRL. Et pourtant son acteur principal n’a que 15 ans, et son metteur en scène, Lukas DHONT, 27. Ce dernier ne s’est pas seulement mis au service de cette histoire d’un jeune danseur de la scène belge qui tend à toute forces à devenir femme, martyrisant ainsi un peu plus son corps, il a trouvé en Victor POLSTER un interprète inoubliable  – une conjonction unique qui précipite l’osmose entre le film, son interprète et les spectateurs des deux ( trois ?) sexes. C’est une chemin de croix, mais il est si intensément vécu qu’il devient, l’espace d’une heure et demi, le destin immanquable de qui a traversé l’adolescence, a vu avec angoisse son corps muer, s’est interrogé sur les moyens de parvenir à satisfaire ses désirs, et plus encore à les définir, dans la réclusion d’une chambre qui devient ici la métaphore même de la solitude, et le cocon où va immanquablement s’accomplir la métamorphose.