Chamfort : la quatrième de couverture

LA QUATRIEME DE COUVERTURE

On connaît ses maximes sur l’amour – “le contact de deux épidermes…”-, mais rien ou presque sur sa vie. Mystérieux, double et traître, Chamfort est un inconnu illustre, presque un fantôme, tel Sade avant sa redécouverte. Cette première biographie exhaustive révèle un caractère extraordinairement complexe. Bâtard d’une aristocrate et d’un chanoine, tour à tour libertin, poète et jacobin, Chamfort accumule les contradictions. Sauvage et mondain, misanthrope et idéaliste, écrivain et refusant jusqu’à l’idée d’écrire, il est un des témoins les plus brillants de la première société du spectacle, d’une acuité et d’un nihilisme très actuel. “Tout a l’air écrit la veille” disait Cocteau à la lecture de ses maximes. Seuls les noms et les dates seraient à changer dans ce portrait – à mi-chemin du pastel et du scanner – d’un siècle qui a inventé la liberté religieuse, sexuelle et politique.
Ayant côtoyé Rousseau, Voltaire, Diderot, Rivarol et Talleyrand, aimé la Guimard, Marthe Buffon et Julie Talma, préparé dès 1785 la Révolution avec Mirabeau dans le giron de l’Ancien Régime, Chamfort préfigure les rêves et les désillusions de l’idéologie moderne. Comment soutient-on la mort de Louis XVI après l’avoir fait pleurer avec sa tragédie ? Comment se suicide-t-on sous la Terreur après avoir sacrifié son argent, sa santé et sa vie privée à la liberté ? C’est l’énigme qui a fasciné Chateaubriand, Stendhal, Nietzsche et Cioran et que Claude Arnaud tente de résoudre. En filigrane apparaît un des premiers républicains de France.
Le volume s’échève sur 70 maximes, anecdotes, mots et dialogues inédits ou jamais réédités.
(Photo Hannah, Agence Opale)

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