La revue ARTPRESS, dans son édition datée juin 2016, publie un article de Jean-Jacques MANZANERA sur « Je ne voulais pas être moi », le dernier volume de la trilogie autobiographique de CLAUDE ARNAUD:

« Le dernier « roman » de Claude ARNAUD se pose comme une œuvre a la fois pleinement ancrée dans les grandes lignes de la mouvance auto-fictionnelle et assez singulière pour mériter que le lecteur le plus exigeant s’y arrête Construit comme une réponse apparemment indirecte a Qu’as-tu fait de tes freres ? (2010) Je ne voulais pas être moi indique des le titre que le rassemblement identitaire de ses strates de vie constituera l’objectif principal de I’auteur et de son écriture rétrospective du TU au MOI en passant par let(s) JE. Se penser comme « locataire de son être » avant d’en devenir le « propriétaire », sinon serein au moins reconcilié, tel pourrait être I arc de la trajectoire que le lecteur accomplit avec Claude Arnaud
Pas d’exhibitionnisme mais un étonnement dénué de calculs et empreint de douleur au fil de moments dont le cœur demeure, plus encore que les rencontres amoureuses la perte de ses deux frères aînés I’un via un suicide avéré, I’autre de manière plus étrange – presque antonionienne – en mer. « Deux cadavres cohabitent en moi. L’un a le visage rongé par le sel, l’autre les traits soufflés par sa chute libre. Je suis leur vivant tombeau » Claude Arnaud se montre élégant, en quête de l’expression juste qui scande un déroulé ou il ne nous, ni ne s’octroie la moindre concession face à ces temps de l’existence ou s’affirment les vanités de l’amour, des mondanités littéraires ou de I expérience haïtienne durant laquelle s’accentue la nécessite vitale d’un changement de peau Le lointain intérieur est comme exploré jusqu’à I’os d’une possible dissolution avant un possible retour au flux de I’existence. « L’homme arrive novice a chaque âge de sa vie », avait déclare Chamfort qu’Arnaud a commente dans un bel essai ».